Ce jeudi, le lycée des Lumières à Kawéni, situé à Mamoudzou, a une fois de plus été le théâtre de graves incidents. En début d’après-midi, des groupes de jeunes ont attaqué l’établissement en lançant des projectiles sur les bâtiments scolaires. Malgré l’intervention rapide des forces de l’ordre, les violences ont continué durant plusieurs minutes. Parallèlement à ces actes de vandalisme, une intrusion a été signalée à l’intérieur du lycée, accentuant l’inquiétude parmi les personnels et les élèves.
Face à la situation, les autorités scolaires ont d’abord décidé de bloquer les élèves à l’intérieur du lycée, dans l’attente d’un retour au calme. Les forces de l’ordre, présentes sur place, ont ensuite établi un périmètre de sécurité autour de l’établissement. Ce n’est qu’aux alentours de 14h que l’évacuation des élèves a pu être organisée, permettant ainsi de mettre tout le monde à l’abri. Selon un surveillant de l’établissement, le calme serait revenu en fin d’après-midi, mais la tension reste palpable.
Cette nouvelle flambée de violences ne fait que raviver le malaise profond ressenti par une grande partie de la population mahoraise. Depuis plus de dix ans, l’insécurité et les actes de violence se multiplient sur l’île, sans que des solutions durables ne soient apportées par les autorités. Beaucoup d’habitants ont le sentiment que l’État laisse volontairement la situation se dégrader. Malgré les promesses répétées de lutter efficacement contre ces phénomènes, aucune mesure concrète n’a, jusqu’à présent, permis d’endiguer la spirale de la violence.
Désabusés, de nombreux Mahorais ont cessé de porter plainte, estimant que cela n’a plus d’utilité. L’absence de résultats tangibles contribue à renforcer un sentiment d’abandon et de résignation. La communauté éducative, les élèves et leurs familles restent profondément affectés par ces événements à répétition, qui compromettent la sérénité nécessaire à l’apprentissage et à la vie quotidienne.
Le nouvel épisode de violences au lycée des Lumières à Kawéni met en lumière l’urgence d’une réponse forte et adaptée de la part des pouvoirs publics. Face à la détresse et à la lassitude croissante de la population, il devient indispensable de restaurer la confiance et d’assurer la sécurité de tous, en particulier celle de la jeunesse mahoraise, pour espérer un avenir apaisé à Mayotte.