Depuis le début de la semaine précédant le mercredi 30 juillet 2025, l’hôtel de ville de Mamoudzou ainsi que ses annexes ont été confrontés à une coupure d’eau, conséquence directe de factures impayées envers la Société Mahoraise des Eaux (SMAE). Durant plusieurs jours, ces bâtiments administratifs majeurs ont fonctionné sans accès à l’eau courante, perturbant gravement le fonctionnement des services municipaux et la vie quotidienne du personnel comme du public.
Au cœur de cette crise, une dette importante de 500 000 € accumulée par la ville de Mamoudzou auprès de la SMAE. Ne pouvant plus faire face à ces impayés, la société distributrice d’eau a pris la décision radicale de couper l’alimentation en eau de l’hôtel de ville et de ses annexes. Cette mesure, rare pour des bâtiments institutionnels, illustre la gravité de la situation financière de certaines collectivités locales à Mayotte.
Face à l’urgence et à la paralysie des services municipaux, le Maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, s’est vu contraint d’intervenir. Il a débloqué en urgence une somme de 120 000 € afin de régler une partie de la dette, permettant ainsi la remise en service de l’eau, mais uniquement pour l’hôtel de ville et la mairie annexe de Hauts Wallons. Cette solution partielle a permis une reprise temporaire des activités, mais sans résoudre la totalité du problème.
Une crise qui dépasse Mamoudzou
La situation de Mamoudzou n’est malheureusement pas isolée. La SMAE a aussi procédé à la coupure des compteurs d’eau de l’ensemble des communes de Mayotte pour des raisons similaires : des factures impayées s’accumulant à grande échelle. Ce phénomène met en évidence des difficultés budgétaires récurrentes rencontrées par les collectivités sur le territoire, conduisant à des mesures drastiques qui impactent la vie quotidienne des usagers et le bon fonctionnement des institutions.
Conséquences et enjeux
- Paralysie administrative : L’interruption de l’alimentation en eau, même temporaire, a perturbé les services municipaux, compliquant l’accueil du public et le travail des équipes.
- Tensions sociales : Ces coupures risquent d’exacerber la frustration des habitants, déjà confrontés à des difficultés d’accès à l’eau dans certaines zones.
- Gestion financière des collectivités : La multiplication des impayés interroge sur la viabilité des modèles de financement et la gestion budgétaire locale.
- Rôle des prestataires : La SMAE, en coupant l’eau à des institutions publiques, rappelle sa volonté de garantir l’équilibre financier de la distribution, quitte à employer des moyens exceptionnels.
La crise actuelle souligne l’urgence de repenser la gestion financière et contractuelle entre les collectivités locales et leurs prestataires de services essentiels. Elle pose la question de la solidarité territoriale et du soutien nécessaire de l’État et des institutions pour garantir la continuité des services publics, au profit des citoyen·ne·s de Mayotte.
Ce dossier, loin d’être clos, invite à une réflexion profonde sur les équilibres budgétaires, la gouvernance et la qualité des services de base dans un département où les besoins sociaux continuent de croître.
