À Mayotte, la question de l’accès à l’emploi demeure un enjeu fondamental pour le développement économique, social et culturel de l’île. Le constat selon lequel certains postes de travail seraient réservés à des profils européens suscite une légitime interrogation sur l’équité et la valorisation des compétences locales. Il est temps d’ouvrir un débat constructif sur la mise en œuvre d’une véritable préférence locale, favorisant l’inclusion et le dynamisme du territoire.
Dans certains secteurs stratégiques, des emplois sont souvent attribués à des profils venus d’Europe, parfois au détriment de candidats résidant sur l’île. Cette situation alimente un sentiment d’exclusion et freine l’ascension professionnelle de nombreuses personnes qualifiées localement. Elle contribue aussi à renforcer la fracture sociale et à ralentir l’intégration harmonieuse de la jeunesse mahoraise dans le tissu économique.
La préférence locale a beaucoup d’avantages :
- Valorisation des compétences du territoire : miser sur les talents présents à Mayotte permet de mieux répondre aux spécificités culturelles, linguistiques et sociales de l’île, tout en encourageant la formation et la montée en compétences de la population locale.
- Renforcement du tissu social : offrir aux résidents de Mayotte une place centrale dans le développement économique favorise l’ancrage, la stabilité et la cohésion sociale.
- Réduction du chômage : en réservant davantage de postes aux profils locaux, il est possible de combattre plus efficacement le chômage et de donner un avenir aux jeunes générations.
La préférence locale ne doit pas être perçue comme une exclusion des compétences extérieures, mais comme un levier pour garantir une égalité réelle des chances. Plusieurs actions concrètes sont envisageables :
- Mettre en place des quotas ou des objectifs de recrutement local dans la fonction publique et les entreprises privées implantées à Mayotte ;
- Renforcer les dispositifs de formation professionnelle adaptés aux besoins du territoire ;
- Favoriser les partenariats entre les institutions locales et les organismes nationaux pour accompagner la montée en compétences des candidates et candidats mahorais ;
- Sensibiliser les employeurs à la richesse et à la diversité des profils locaux.
La préférence locale, loin d’être une mesure discriminatoire, constitue avant tout une démarche d’équité visant à corriger les déséquilibres historiques et à offrir aux habitantes et habitants de Mayotte les moyens d’être acteurs de leur développement. En mettant fin à la réservation de postes pour des profils européens et en valorisant les ressources humaines locales, Mayotte pourra bâtir une société plus juste, solidaire et épanouie, au bénéfice de toutes et tous.