Le ministre de la Justice avait sollicité la révocation d’Hakim Karki, ancien juge d’instruction à Mayotte, décision confirmée par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Il était déjà interdit d’exercer depuis 2014, Hakim Karki a été définitivement révoqué de ses fonctions le jeudi 16 octobre.
En 2022, Karki a été condamné à huit ans de prison pour un viol d’une enseignante dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014, agression qui serait survenue après une rencontre dans un bar. Lors d’un second procès en 2024, sa peine a été portée à dix ans. L’ancien juge a toujours nié les faits, dénonçant un complot lié à ses enquêtes sur des affaires sensibles.
Pour de nombreux Mahorais, Hakim Karki reste un grand magistrat, reconnu pour avoir défendu les intérêts de Mayotte. Certains estiment que sa révocation est aussi liée à l’« affaire Roukia », dossier dans lequel le juge avait soulevé des zones d’ombre dans les enquêtes menées. D’après ces soutiens, Karki aurait été évincé brutalement parce qu’il souhaitait approfondir ses investigations, ce qui lui aurait valu de tomber dans un « piège » coûteux, entraînant sa mise à l’écart.
La mort de Roukia demeure un événement marquant pour la population mahoraise. Selon certains, elle illustrerait l’emprise d’une « mafia » puissante capable d’évincer un juge jugé trop indépendant, notamment lorsqu’il refuse de se plier aux intérêts occultes.
Conséquence de cette affaire, une partie de la population mahoraise exprime désormais une forte défiance envers l’institution judiciaire, estimant que justice et équité ne sont pas garanties lorsque des intérêts puissants sont en jeu.