Mlézi Maoré, filiale du groupe SOS, est une association active depuis plus de 18 ans à Mayotte. Sa mission consiste à soutenir les personnes en difficulté et à promouvoir une société plus juste et inclusive. Parmi ses activités phares : l’accompagnement de jeunes mineurs placés, souvent en situation de grande vulnérabilité.
Mlézi Maoré bénéficie de financements importants de la part de l’État et du département. Ces subventions sont destinées à soutenir ses actions auprès des publics fragilisés, en particulier les mineurs pris en charge par la protection de l’enfance. L’association propose divers dispositifs d’accueil, d’accompagnement socio-éducatif et d’insertion.
Le travail avec des jeunes placés à Mayotte s’avère particulièrement complexe, dans un contexte de fragilités sociales, de précarité et parfois de tensions. Comme dans d’autres territoires, les équipes éducatives peuvent se retrouver confrontées à des situations de violence ou d’agressivité. Récemment, un animateur de l’association a été victime d’une agression dans l’une des antennes de Mlézi au centre de l’île : poignardé à la tête avec un couteau de table lors d’une intervention auprès d’un jeune d’environ 17 ans. Ce type d’incident met en lumière la difficulté et la dangerosité du travail de terrain, ainsi que la nécessité de renforcer la protection et l’accompagnement des personnels. La situation de l’animateur n’est pas grave, juste une petite égratignure sur la tête, mais nous soulignons que ce type d’agresse arrive très souvent dans cette association.
Le financement de Mlézi Maoré par l’État et le département suscite des débats. Certains s’interrogent sur l’efficacité réelle des actions menées et sur l’utilisation des fonds publics, estimant que les résultats attendus ne sont pas toujours au rendez-vous. D’autres rappellent que l’accompagnement de publics très fragiles, notamment les mineurs placés, relève d’une mission d’intérêt général particulièrement exigeante : les résultats se mesurent souvent sur le temps long et dans un contexte structurellement difficile.
Face aux interrogations, la nécessité d’un contrôle et d’une évaluation régulière des actions menées apparaît essentielle afin de garantir la bonne utilisation des fonds et l’adéquation des moyens aux besoins.
Le soutien financier à Mlézi Maoré interroge plus largement sur le modèle associatif en place à Mayotte, sur la place des grandes structures dans la gestion du social, et sur la manière d’adapter l’accompagnement aux réalités locales. Certains considèrent que la présence du groupe SOS assure une structuration et une professionnalisation, d’autres redoutent qu’elle ne favorise une gestion trop centralisée ou déconnectée des besoins spécifiques de l’île.
La situation de Mlézi Maoré met en lumière les défis du secteur social à Mayotte : complexité des missions, conditions de travail difficiles, attentes fortes de la part des financeurs publics et nécessité de résultats tangibles. Le débat sur les subventions et les méthodes d’accompagnement doit s’inscrire dans une démarche de transparence et d’amélioration continue, au service des publics les plus fragiles et de l’ensemble de la société mahoraise.