Depuis plusieurs années, Mayotte fait face à une recrudescence de la violence et de la délinquance sous diverses formes. Les coupeurs de routes et les caillassages de véhicules étaient déjà des phénomènes inquiétants. Aujourd’hui, une nouvelle forme de violence frappe l’île : une vague d’incendies criminels, qui suscite une profonde inquiétude au sein de la population mahoraise.
Depuis deux semaines, plus de vingt incendies ont été déclarés dans la forêt de Mayotte, déjà fragilisée par le passage du cyclone Chido. Ces actes semblent coordonnés et, malgré leur gravité, aucun auteur n’a été interpellé à ce jour. Le dernier incident, particulièrement choquant, a eu lieu dans les cimetières de Passamainty, un lieu symbolique et sacré pour les Mahorais. Jamais auparavant les habitants n’auraient imaginé qu’un tel acte pourrait se produire sur leur île.
Comme pour les précédentes formes de délinquance, le manque de réaction des autorités judiciaires et l’absence de poursuites contre les auteurs alimentent le sentiment d’impunité. Beaucoup craignent que les responsables ne soient jamais traduits en justice, malgré la gravité des faits et le statut de Mayotte en tant que territoire français. Cette situation interroge sur le rôle et l’efficacité de l’État, perçu comme la cinquième puissance mondiale, mais dont la gestion locale paraît défaillante.
Face à la répétition des actes de violence, les Mahorais semblent de plus en plus résignés. Certains se demandent si ces actes ne sont pas tolérés, voire encouragés, afin d’épuiser psychologiquement la population. Cette hypothèse, bien que difficile à prouver, reflète un profond malaise et une perte de confiance envers les institutions.
Outre les violences physiques, Mayotte est confrontée à d’autres difficultés majeures : embouteillages chroniques, coupures d’eau régulières et, désormais, incendies criminels. Ces problèmes quotidiens contribuent à une dégradation générale de la qualité de vie et exacerbent le sentiment d’abandon.
La gestion des crises à Mayotte alimente les interrogations sur les véritables intentions de l’État français. Certains Mahorais soupçonnent que la France cache ses ambitions et ses projets pour le territoire, ce qui alimente les théories selon lesquelles l’épuisement de la population serait délibéré.
La situation à Mayotte est préoccupante et nécessite une action urgente des autorités françaises, tant sur le plan sécuritaire que social. Il est essentiel de restaurer la confiance de la population, de garantir la sécurité et de mettre fin à l’impunité. Sans réponses concrètes, le malaise risque de s’accentuer, menaçant la cohésion et la stabilité de l’île.
